- tartane
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• 1622; it. tartana, p.-ê. de l'a. provenç. tartana « buse »♦ Petit navire de la Méditerranée, portant un grand mât avec antenne, un beaupré, parfois un tapecul, et utilisé pour la pêche et le cabotage.⇒TARTANE, subst. fém.A. — 1. MAR. Petit bâtiment de pêche et de cabotage à voile latine, en usage autrefois sur les côtes méditerranéennes, à bords hauts, à l'arrière élancé, possédant un grand mât (mestre) et plusieurs voiles (beaupré, grand foc ou polacre, tape-cul). Il vit apparaître à la pointe de l'île de Pomègue, dessinant sa voile latine à l'horizon, et pareil à une mouette qui vole en rasant le flot, un petit bâtiment que l'œil d'un marin pouvait seul reconnaître pour une tartane génoise sur la ligne encore à demi obscure de la mer (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 258). Les tartanes de Lavagna — hérissées de cinq voiles aiguës qui divergent, — lourdes de briques ou de fruits, lourdes et ailées sur la mer (VALÉRY, Tel quel I, 1941, p. 13).2. PÊCHE. Grand filet à manche des côtes de la Méditerranée et du Languedoc et destiné naguère à la pêche du même nom qui se faisait en dérive. La pêche à la tartane se fait jour et nuit, à quatre mille de terre; plus le vent est fort, plus on prend de poissons (BAUDR. Pêches 1827).B. — [En Espagne] Chariot attelé en usage autrefois dans la région de Valence pour le déplacement des voyageurs. La voiture à volonté du pays est la tartane, espèce de coucou-omnibus conduit par un cheval ou par un mulet, et sans aucune espèce de ressort (SAND, Hiver à Majorque, 1842, p. 101). On nous fit grimper (...) dans une espèce de guimbarde qui tient le milieu entre la patache française et la tartane valencienne (GAUTIER, Italia, 1852, p. 309).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1622 mar. désigne un petit bateau de la Méditerranée (HOBIER, Construction d'une gallaire, p. 63 d'apr. B. E. VIDOS ds Z. fr. Spr. Lit. t. 57, p. 12); 2. 1769 pêche (DUHAMEL DU MONCEAU, Traité gén. des Pesches, t. 1, p. 155). II. 1842 (SAND, loc. cit.). I empr. p. métaph. à l'a. prov. tartana « buse » (ca 1220, Rouergue, DAUDES DE PRADES, Lo romans dels auzels cassadors ds LEVY Prov.), lui-même issu, en raison du cri rauque de cet oiseau, de la racine onomat. tart-, élargissement de la racine tar-. II empr. à l'esp. cat. tartana « chariot attelé en usage surtout dans les terres de langue catalane » (att. en 1817, Dicc. de la Real Acad. Esp.), issu de tartana « petite barque de pêche », lui-même empr. au prov. tartana (v. COR.-PASC.). Voir B. E. VIDOS, op. cit., pp. 12-14, et FEW t. 13, 1, p. 109b et 110b. Fréq. abs. littér.:34. Bbg. KOHLM. 1901, p. 58. — KEMNA 1901, p. 211.
tartane [taʀtan] n. f.ÉTYM. 1632; ital. tartana, p.-ê. métaphore de l'anc. provençal tartana « buse », d'orig. incert.; pour Guiraud, il s'agit d'un oiseau au plumage « taroté » (rad. tar- « percer »), le mot étant croisé avec un dér. de tardus « lourd, lent ».❖1 Petit navire de la Méditerranée, portant un grand mât avec antenne, un beaupré, parfois un tapecul, autrefois utilisé pour la pêche et le cabotage (→ Guetter, cit. 2).1 Les tartanes de Lavagna — hérissées de cinq voiles aiguës qui divergent —, lourdes de briques ou de fruits, lourdes et ailées sur la mer.Valéry, Rhumbs, p. 18.2 Elle songeait à ces tartanes qui oscillent dans les bras du vent.J. Giono, Naissance de l'Odyssée, II, Pl., t. I, p. 75.2 (1769). Filet analogue au gangui (1.).
Encyclopédie Universelle. 2012.